Alliant avec une rigueur exemplaire la narration des conséquences psychologiques d'un drame sordide, progressivement dévoilé, dans de courts et sibyllins flash-back clairsemés, avec une sourde dénonciation des déviances morales et sociales d'une collectivité coréenne machiste, en partie corrompue et dont les valeurs s'inscrivent dans l'apparence, le paraître et la représentation univoque d'une respectabilité exemplaire, voire impérative, ce premier long métrage intrigue et séduit amplement. De plus, la description réussie d'un univers féminin adolescent se révèle d'une constante justesse d'esprit et de ton, parachevée par quelques subtils plans d'une poétique et fine abstraction qui se manifestent entre autres dans l'ambiguë clôture natatoire du film.