Rarement œuvre cinématographique aura approché la nature avec une telle sensualité festive. Forêts environnantes, neige et glace saisonnières, feuilles mortes, insectes et lumières, dans un permanent hymne à la nature merveilleusement mis en images et en résonance par le sublime chef-opérateur Sandor Sara. Devant tant de magnificence luxurieuse et d'ivresse visuelle, dénotant une insatiable et débordante joie de vivre, malgré la vieillesse et la mort qui se positionnent fièrement au quotidien, on est en étonnement et en interrogation devant le sombre mystère du décès volontaire de l'acteur principal Zoltán Latinovits et quelques années plus tard de celui du cinéaste Zoltán Huszárik, peut-être décelé dans le commentaire désabusé et serein d'un des personnages du film qui affirme que "la vie n'est qu'une suite de beaux mensonges".