Critique de
ELIE ELIE
Le roman de Mishima ne pouvait être adapté que par un Japonais, un Allemand (tendance "Les désarrois de l'élève Toerless") ou un Britannique (tendance "Le seigneur des Mouches") éducation perverse oblige. C'est donc ici un Britannique... et il ne s'en tire pas si mal, si tant est que le roman était déjà si concentré et si rigoureux qu'il était difficile de quitter sa fascinante orbite. Que le réalisateur a bien senti le livre, on le voit à son casting (ce sont vraiment les acteurs qu'il fallait). En revanche, le style pèche par une esthétique télé la plus plate (gros plans constants et injustifiés, sur les visages comme sur les objets), par ses fondus-enchaînés à gogo et par ses choix d'angles incongrus et complaisants (les ébats du couple, prétendument observés par le fils). En somme, une adaptation honnête, mais qui vaut avant tout par son matériau de départ : le roman de Mishima.