Critique de
JIPI
Jamais une auto destruction ne fut aussi admirablement filmée que dans cet opus pathétique absorbant dans le néant un romancier raté, mal rasé, hirsute, violent et alcoolique partenaire indélébile d’un vice côtoyé quotidiennement dans un état second alternant le temps d'un week-end effondrement et lucidité précaire. Privé de motivation existentielle et d’inspiration littéraire Don Birnam abonde d’ingéniosité et de sournoiserie afin d’assurer la longévité d’une association destructrice le menant au dernier degré avant enfin de rebondir dans un ultime sursaut.Les origines du mal sont inconnues. Dans une mégapole indifférente, les premières images dévoilent dans un leitmotiv crispant l’environnement d’une loque durement touchée ne percevant plus un encadrement chaleureux.La remarquable scène de la crise de délirium, de l’errance citadine en quête d’une bouteille introuvable et de la prise de conscience finale déterminant un renouveau suite au soutien et à l’endurance d’un environnement à l’écoute font de ce film magnifique et poignant un ensemble hallucinant de décrépitudes et de compréhensions.Une dépendance désespérée envers un faux ami déterminant une trajectoire infernale stoppée avant l’impact final par un dévouement à toutes épreuves et un esprit enfin retrouvé.Un chef-d’œuvre.