Critique de
MILAN
A travers nos regards désabusés de la fin de ce siècle, "Le rendez-vous sur les quais" ne manque pas d'idéalisme. Mais il s'agit là bien de la condition sine qua non du cinéma militant. Cependant, une oeuvre véritable est celle qui survit à la seule vraie censure, celle du temps. Et tel en est le cas. Un peu documentaire, très engagé, ce film passerait par sa seule fiction amoureuse. Bien sûr les difficultés rencontrées dans la quête d'un logement par un couple d'ouvriers fauchés est un bon prétexte de base vers l'élargissement du débat à toute une "classe" sociale. Mais ce qui ne devait servir que de prétexte donne toute crédibilité à l'oeuvre. Un message est aussi important que le messager pour arriver à "bon port"... c'est-à-dire convaincre, toucher le spectateur par une représentation de ses propres problèmes. Des difficultés rencontrées quotidiennement découlent la nécessité évidente de l'union dans la lutte. Un film donc dépassé dans son but, mais qui en atteint d'autres. Celui du témoignage sur une époque trop peu traitée à l'écran, du plaisir pris devant un film ensoleillé de l'inimitable chaleur méditerranéenne.