Critique de
David Hainaut
Un court métrage de Truffaut à ses débuts, dont l’aspect campagnard traduit bien la passion que le réalisateur vouait pour Jean Renoir, et qui préfigure "Les 400 coups", son premier succès, puisqu’il met en scène de jeunes adolescents. Ceux-ci traquent deux fiancés (Gérard Blain et Bernadette Lafont), leur passion, leurs baisers, comme pour caresser le rêve de l’amour qu’ils ne connaissent que de loin. Un film qui contrecarre par ailleurs "Chiens perdus sans colliers" (1955) de Jean Delannoy, qui représentait l’adolescence plus négativement (dans un centre de redressement), ce qui mettait en rage le critique des Cahiers du Cinéma qu’était François Truffaut. Opposition de points de vue, réaction face une société jugée trop ringarde, techniques nouvelles : ces "Mistons" sont évidemment l’un des points de départ de la Nouvelle Vague que connaîtra le cinéma français à la fin des années cinquante. Avec du bon et du moins bon.