"Les dimanches de Ville d’Avray" mérite indéniablement sa réputation. Il est hors du temps, ne correspond à aucune mode, à aucun courant cinématographique. Il n’épouse pas les théories de la Nouvelle Vague. Les trouvailles stylistiques lui donne une identité propre dont il parvient étonnamment à se détacher à chaque plan. C’est une sensation pour le moins difficile à retranscrire que celle d’être face à un film sur lequel souffle un tel vent de liberté qu’il est presque étranger à lui-même. En cela, la musique de Maurice Jarre est le parfait partenaire du cinéaste. Quant à l’histoire à proprement parler, elle avait tout pour susciter le dégoût car évoquer une amitié si forte entre un homme d’une trentaine d’années et une fillette de douze ans était un pari risqué. Bourguignon traite cela sans moralisme, avec, et c’est en cela que c’est sublime, une rigueur d’adulte contrebalancée par un regard d’enfant. Rarement film aura été si loin dans l’exaltation poétique de sentiments si simples qu’ils finissent par nous être étrangers. A découvrir d’urgence.