Critique de
MILAN
Pour avoir été des enfants difficiles, deux jeunes beurs sont condamnés à être exilés d'eux-mêmes. Ils sont brutalement amputés de ce qui fut quoi qu'on en pense leur culture, des références d'une société dans laquelle ils ont grandi. De fait ils ne pensent qu'à fuir un pays qui leur est hostile car incompréhensible, étranger. Malike s'est sûrement opposée plus d'une fois à l'éducation réactionnaire parentale, alors que Merwan a cru trouver un cheval de bataille dans la petite délinquance ..... Mais une fois abandonnés et seuls, ils n'ont plus qu'eux-mêmes, leur fougue et leur tempérament batailleur... Ce film est admirable et représente d'une façon sensible et subjective un drame humain tant de fois discouru, qu'il en est entré dans le grand tiroir de l'oubli quotidien. Maints thèmes rabattus y sont repris, la misère humaine et sexuelle engendrées par La Misère, le poids de la bureaucratie de papier et la bêtise d'une justice qui déclare un homme plus proche d'une société où il a vu le jour que de celle où il a grandi... Ironie suprême, Merwan ne parle même pas l'arabe, mais on le proclame revenu dans "son" pays ... Enfin on ne peut qu'être touché par la tendresse de ce film que sauve du manichéisme l'aide providentielle que reçoit Merwan d'un vieil Arabe .....