Critique de
MILAN
"La Belle Noiseuse" nous démontre une fois encore que temps commercial et banalisé de deux heures pour un film est une stupidité. Tout comme un bon roman, un film qui double la durée habituelle peut refuser les longueurs au profit d'un enrichissement et d'une complexité qui donnent toute valeur à l'oeuvre ... De plus, "La Belle Noiseuse" n'aurait plus de sens sans la recherche du chef-d'oeuvre, d'un absolu transmis par l'art qui est le vrai but de la quête du peintre. Le film perdrait tout sans les esquisses, les résistances et les ambiguïtés des rapports humains... Enfin, pour en revenir une dernière fois à cette question de durée, il est regrettable que tout ce qui semble de prime abord gratuit -mais prend tout son sens par son expression même- est souvent purement et simplement sacrifié au profit de tout ce qui est directement indispensable à l'intrigue. Cette question est fondamentale dans le fossé qui sépare une oeuvre littéraire de son adaptation à l'écran ...