Scénario : Charles Schnee
et Nicholas Ray .....
d'après le roman d'Edward Anderson :
"Thieves like us" .....
dont Altman tourne un remake en 1974 : "Nous sommes tous des voleurs" .....
Distribution : RKO
Un jeune homme innocent s'évade d'un pénitencier en compagnie de deux crapules. Durant son long périple, de fuite en hold-up, il connaîtra l'amour passionnel et la mort...
>>> Premier film réalisé par Nicholas Ray qui signe ainsi par un chef-d'oeuvre son entrée dans le gotha des metteurs en scène. Un film noir inoubliable et cruel...
Bibliographie
- Saison Cinématographique 1950/51
- Première numéro 184/1992
- Cinéma numéro 353
- Les Inrockuptibles numéro 133
- Positif numéros 155-176-382 et 532
- Fiche de Monsieur Cinéma
- L'Ecran Français numéro 324
Critiques (Public)
"Ce garçon et cette fille sont étrangers au monde ou nous vivons, voici leur histoire".
La bande et ses contraintes font de Bowie et de Keechie encore adolescents des ressources partagées entre la résignation de subir une époque complètement bouchée, n’offrant que l’opportunité de la rapine et le désir de vivre en parallèle les expériences de leurs âges, une passion amoureuse un peu naïve, dont l’un comme l’autre ignore le processus.
Road movie exemplaire "les amants de la nuit" conte merveilleusement les quelques heures de libertés sensuelles que découvrent un couple presque enfantin, dans une cavale toujours recadrée sur l’obligation du devoir malhonnête.
Vivre ses vingt ans, dans un contexte économique déplorable, entraine deux paumés en cavale sur des routes bordées de situations absurdes.
On se marie en cinq minutes pour vingt cinq dollars, avec la meute aux trousses, après avoir tâtonné dans un car les pleurs d’une progéniture que l’on accepte comme un éventuel avenir.
Rires d’adolescents dans une voiture cabossée, filmée de haut, font monter en puissance une conclusion tragique, éjectant une nouvelle fois une génération montante tourmentée et inexpérimentée d’une normalisation simple et durable, faisant d’elle par la force des choses des portes flingues improvisés.
Nicholas Ray, pour sa première œuvre, adouci le schéma traditionnel du film de gangsters pour ne montrer que le trajet d’un couple culte, emblème d’une démolition sociale dont les espérances sont pulvérisées par la rudesse de modèles brutaux.
Dans un tel temps, impossible de se construire. Il ne reste plus qu’à jouer les jeux de l’amour jusqu'à l’échéance finale, dans une fuite se grisant de situations sentimentales éphémères.
JIPI