UN SI DOUX VISAGE - 1952

Titre VF UN SI DOUX VISAGE
Titre VO Angel face
Année de réalisation 1952
Nationalité Etats-Unis
Durée 1h30
Genre DRAME
Notation 17
Date de sortie en France 04/12/1953
Thème(s)
Erskine (Chester)
Films noirs ( Cinéma américain)
Chefs-d'oeuvre (Films noirs américains)
Chauffeurs (de maître) (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
PREMINGER Otto
Chef(s) Opérateur(s)
STRADLING Harry
Musique
TIOMKIN Dimitri
Renseignements complémentaires
Scénario : Frank S. Nugent
et Oscar Millard .....
d'après Chester Erskine
Distribution : RKO
Produit par Otto Preminger

Visa d'exploitation : 14 151
Acteurs
MITCHUM Robert
AMES Leon
SIMMONS Jean
MARSHALL Herbert
FREEMAN Mona
O'NEIL Barbara
TOBEY Kenneth
BACKUS Jim
GIST Robert
ASTOR Gertrude
RHODES Grandon
BLAKE Larry J.
GREENLEAF Raymond
BARNETT Griff
FARLEY Morgan
LYMON Herbert
BROWN Morgan
KUMAGAI Frank
FLOWERS Bess
GERRY Alex
HAINES Robert
Résumé

Encore une oeuvre importante du film noir américain qui aborde avec maîtrise et talent un des thèmes récurrents et favoris du genre : la femme fatale. Dans ce classique des années 1950, "Elle" ne se prénomme pas "Laura" mais Diana et cherche par tous les moyens, ingénieux et retors, à se débarrasser de la gênante seconde épouse de son paternel avec la complicité indirecte du chauffeur de la maison...

>>> Otto Preminger for ever ! A voir ou à revoir de toute urgence, dès que l'occasion se présente, peu importe le lieu ou l'heure tardive, de préférence en version originale...

Bibliographie
- Cahiers du Cinéma numéro 32
- Cinéma numéros 298, 354, 413
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
18/20 : Revu ce chef-d'oeuvre en 2008 grâce au dvd, version originale, zéro défaut, à condition d'accepter une noirceur absolue. A vous dégoûter des virées en décapotable.On se demande quels trésors d'ingéniosité ont été déployés pour obtenir cette petite trouvaille technique, détails mécaniques à l'appui, qui pourraient inspirer les malfrats. Robert Mitchum campe ici un gros ours indécis,finaud à ses heures, mais apte à se laisser fléchir, disons plus par distraction que par conviction. Jean Simmons joue une riche femme-enfant mal remise d'une mort passée, rivée à l'image paternelle, on lui donnerait "le bon dieu sans confession" ne serait-ce l'empreinte vaguement ténébreuse qu'elle laisse. D'un bout à l'autre, c'est absolument délectable, juste après le charme de la rencontre, l'inquiétude prend le dessus, jusqu'à la culbute déjà bien remuante... Et on pense avoir eu son compte d'émotions. D'autant plus que, selon une rumeur, le couple Mitchum/Simmons aurait souffert de l'irascible caractère d'Otto Preminger, cette giffle assénée pour de vrai, point trop n'en faut... Le spectateur sent que la demoiselle court à sa perte, voilà ce que c'est que de comploter sans filet. D'autres somptueuses images en noir et blanc défilent, avec ces gros-plans sur l'ange déchu et la face du séducteur faisant sa valise... Toujours aussi époustouflant, et pas prêt de prendre la poussière ! L.Ventriloque

Diane machiavélique, jalouse et manipulatrice sévèrement sous l’emprise d’un complexe d’Œdipe conduisant à la tentative de meurtre prémédité, capture à l’aide d’un air de piano mélancolique un cobaye de passage paresseux, machiste et désabusé succombant sans résistance à une manipulation perçue et acceptée comme susceptible de lui délivrer un éveil sentimental. Voila certainement la scène choc entamant une inexorable descente aux enfers, menant un homme sans idéal ni envergure vers un destin tragique managé par un ange noir au regard froid, fixe et éteint. L’œuvre sans être parfaite demeure exemplaire dans sa progression dont l’on pressent la conclusion dramatique le long d’un récit un peu lent, mais démontrant habilement l’impossibilité d’un homme conscient du marécage dans lequel il se trouve de s’échapper suite à un tempérament faible prenant toujours le dessus sur une lucidité temporaire. Le mécanisme d’une créature vénéneuse prête à toutes les bassesses et à toutes les séductions intéressées pour continuer à maintenir son emprise sur une entité privée d’un organisme de défense, se déploie de manière magistrale dans un contexte de dominances et de soumissions dont les deux protagonistes ont besoin pour s’affirmer. A travers un dispositif de destruction destiné à récupérer un père idolâtré, romancier sans inspiration entretenu par une belle-mère aussi avare qu’indifférente ,un esprit malheureux glisse de la désespérance à la contemplation jouissive. Un parcours initiatique menant violemment deux personnages antinomiques vers une même demeure. JIPI