En 1875, un gamin des rues (titre VO du film) répondant à l'inconsistant sobriquet de Wheeler, orphelin de naissance, survit en grenouillant dans les boues maréeuses de la Tamise à la recherche de tout ce qui pourrait se monnayer, vaille que vaille. C'est ainsi qu'il récupère un vague médaillon de la reine Victoria et subjugué par l'affable et maternant portrait, décide de tout mettre en œuvre pour la rencontrer. Or l'auguste Dame vit comme une recluse, loin de la capitale, dans son château de Windsor, depuis le décès de son mari, quinze années auparavant. Guère rebuté par la trentaine de miles à parcourir, il parvient à la fameuse résidence royale dont l'entrée est protégée par bien des sentinelles armées. C'est accidentellement, en chutant dans une discrète ouverture pratiquée pour l'acheminement du charbon, que le gamin se retrouve à l'intérieur du mythique bâtiment. Il finira par s'endormir, épuisé, sous la vaste table festive où la reine et ses invités doivent incessamment dîner. Découvert, considéré tout d'abord comme un jeune terroriste, il sera finalement pris en affection par le garde personnel de la reine, le tonitruant John Brown, avec son mémorable kilt et ses régulières lampées de whisky. Cette inattendue intrusion et son noble motif seront l'occasion pour le Premier Ministre en exercice, le matois Benjamin Disraeli, de convaincre Sa Majesté de revenir sur la scène publique, s'afficher comme souveraine, pour un peuple qui la vénère...
>>> Même si la réalisation dégouline parfois d'une sirupeuse et constante gentillesse agrémentée d'une pesante bonhommie générale (certains parleront de mièvrerie) on retiendra pour notre part, surtout les succulentes interprétations d'Alec Guinness et de Finlay Currie, respectivement chef du gouvernement et cerbère de la reine...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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