DEPUIS QU'OTAR EST PARTI - 2003

Titre VF DEPUIS QU'OTAR EST PARTI
Titre VO
Année de réalisation 2003
Nationalité France
Durée 1h42
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 17
Date de sortie en France 17/09/2003
Thème(s)
3e âge (Cinéma français)
Grande Roue (tous pays confondus)
Marchés aux Puces (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
BERTUCCELLI Julie
Chef(s) Opérateur(s)
POLLOCK Christophe
Musique
DUHAMEL Antoine PÄRT Arvo EVGENIDZE Dato
Renseignements complémentaires
Scénario : Julie Bertuccelli,
Roger Bohbot et Bernard Renucci .....
Distribution : Haut et Court

Visa d'exploitation : 95 618

Nota :

- Grand Prix Lycos et Grand Rail d'Or, Cannes 2003 .....

- César 2004 de la Meilleure Première Oeuvre ..... 
Acteurs
GORINTIN Esther
KHOMASURIDZE Nino
SKHIRTLADZE Duta
KALANDADZE Temur
DRUKAROVA Dinara
BOLQVADZE Rusudan
VAVILOVA Irina
SARISHVILI Sasha
CHAUMETTE Sarah
MOUNDY Abdallah
Résumé

A Tbilissi, capitale de la Georgie, trois générations de femmes cohabitent dans une tendre proximité complice : Ada, vingt-cinq ans, sensible et discrète, Marina, sa mère qui supervise toute la maisonnée et Eka, la grand-mère en perpétuelle attente de nouvelles de son fils Otar, parti s'expatrier en France, pour une vie meilleure. Lorsque la dramatique nouvelle du décès de ce dernier parvient à Marina et Ada, elles décident de cacher le douloureux évènement à la vieille dame...

>>> Une extraordinaire justesse de ton pour trois actrices éblouissantes...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2004
Critiques (Public)
Venue du documentaire, Julie Bertuccelli signe là son premier long métrage. Loin d’être une novice, elle a été l’assistante à la réalisation de Kieslowski, Tavernier et Otar Iosseliani auquel le titre de son film fait un clin d’œil. C’est avec lui qu’elle a découvert la Géorgie, un pays si attachant qu’elle a décidé d’y camper ses personnages aux prises avec une drôle d’histoire.

On l’a découverte dans "Voyages" d’Emmanuel Finkiel. Petite mamie voûtée sous le poids de ses 90 ans, Esther Gorintin a commencé sa carrière de comédienne en 1999 et depuis, elle ne cesse de tourner. Dans ce film de Julie Bertuccelli, dans le rôle d’Eka, elle crève l’écran. A ses côtés on reconnaîtra la petite gamine de Bouge pas, meurs et ressuscite qui a bien grandi et la belle présence de Nino Khomassouridze, une actrice géorgienne. Ces trois femmes représentent trois générations. Leurs ambitions et leurs désirs sont emblématiques de l’évolution que la Géorgie a connue et connaît. Dans la maison d’Eka, il y a une bibliothèque pleine de livres en français et c’est naturellement en France qu’Otar est parti faire fortune. Il écrit à sa mère et lui téléphone régulièrement jusqu’au drame : Otar meurt sur un chantier. La fille et la petite fille d’Eka sont incapables de lui avouer que son fils adoré est mort. Elles entretiennent le mensonge. Et puis Eka décide d’aller voir son fils à Paris, emmenant avec elle Marina et Ada. Partie d’une histoire vraie, Julie Bertuccelli a tissé avec talent la fiction et une réflexion sur ce pays qui a la particularité d’entretenir des relations affectives et culturelles avec la France : “J’ai aimé la Géorgie sans me dire que j’allais y tourner un film mais quand m’est venue cette idée d’histoire, il était évident pour moi que ça devait se passer là-bas. D’abord parce que la dramaturgie allait me permettre de parler de manière plus intense de ce pays passionnant. Et puis j’avais envie de parler de la France mais pas de faire un film sur la France vue de l’intérieur. Je voulais traiter de l’imaginaire étranger, jouer du décalage, tourner une fiction loin de chez moi mais parler de moi avec cette distance, la distance d’un regard autre.”. Julie Bertuccelli traite son sujet avec beaucoup de sensibilité, et c’est de tout un pan de l’histoire de la Russie qu’elle parle à travers ses trois comédiennes. Dans cette famille, les hommes sont absents. Le père d’Ada est mort en Afghanistan et le nouvel amant de Marina, sa mère, ne semble pas être autorisé à s’installer dans cet univers féminin. Marina, dans la fleur de l’âge, a un diplôme d’ingénieur mais elle est réduite à revendre de la brocante. Grâce à sa connaissance du français, Ada peut travailler ponctuellement comme interprète, mais elle est très mal payée. La réalité économique du pays est décrite par touches et une séquence dans un hôpital est éclairante de l’état de déréliction dans laquelle se trouve la Géorgie. A travers le mensonge, la fiction s’épanouit, émouvante et tendre. Elle aboutit à une fin toute à fait surprenante, à hauteur du suspens ménagé. Il n’est pas étonnant que ce scénario ait été primé. Quant au film, il a obtenu le prix de la critique à Cannes. Gageons que le succès de ce film dépasse le cadre des festivals. Elsa Nagel

Ses autres critiques cinématographiques

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