Justin Quayle est un discret membre du Foreigh Office, en mission au Kenya, grand amateur de botanique, tendrement amoureux de son épouse Tessa, une exubérante avocate militante et passionnée. Espiègle, fureteuse, dérangeante, elle découvre, avec son ami Arnold Bluhm, un médecin noir, qu'un puissant laboratoire pharmaceutique fait expérimenter sur place, parmi la population locale, un nouveau vaccin contre la tuberculose qui est loin d'être totalement inoffensif pour le patient. Ce puissant lobby financier est parvenu, en soudoyant certains hommes politiques britanniques, à imposer son produit, contre toutes règles déontologiques primaires. Cette incroyable découverte de Tessa signera son arrêt de mort...
>>> Film splendide qui séduit en constance, d'une indéniable et rigoureuse efficacité, puissamment dénonciateur, avec une actrice étonnante de présence et de conviction...
Bibliographie
- Cahiers du Cinéma numéro 608
- Télérama numéro 2920
- Ciné-Feuilles numéro 516
- Positif numéro 540
- L'Annuel du Cinéma 2006
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Les Inrockuptibles numéro 527
- Film Dienst numéro 24 (2005)
Critiques (Public)
Une magnifique histoire d'amour avec en fond le trafic de médicaments en Afrique. Des paysages splendides. Un film à découvrir absolument.
Après "Pompoko", voici un autre film engagé... Cette fois, c'est un thriller sur fond de fraude pharmaceutique (des industries de médicaments testent leurs produits sur des pauvres Africains mourants qui leur servent de cobayes). On est entrainé tout le long du film par l'enquête de Justin Quayle, sur les traces des assassins de sa femme, militante, et surtout sur les raisons de son assassinat. Il va découvrir, petit à petit, tout ce que sa femme avait découvert sans lui en faire part.
Avec un style documentaire criant de réalité, Fernando Meirelles nous offre ce superbe film engagé.Sylvain BRUNERIE
15/20 : Vu en salle en 2005 : ressortie assommée, saturée d'images. Mieux apprécié sur dvd en janvier 2009, moyennant quelques pauses. Le jardinier arrosant ses plantes lors de la terrible nouvelle déchire le coeur, et il y a comme ça, dans cette oeuvre, des minutes intenses assorties de silences ou de dialogues bien sentis. Le cynisme des labos pharmaceutiques "faisant leur beurre" sur le dos des l'Afrique serait en dessous de la réalité ?... Hormis quelques frémissements de révolte, les lobbies pharmaceutiques bénéficient toujours de l'impunité à l'heure qu'il est... Héroïque de divulguer cet aspect du bouquin de John Le Carré par le biais du cinéma, dans un constant déluge de prises de vue d'un esthétisme indéniable. Domage qu'on s'enlise dans les différents constats, à chaque fois nos yeux pour pleurer... Je revois cette jeune noire qui court parce qu'elle n'a pas eu le droit de rester dans l'avion même moyennant finances, scène déchirante, encore plus quand on pense que l'Afrique serait le berceau de l'humanité... Rappel que de petits innocents crèvent comme des mouches malgré le secours de quelques bonnes âmes de par le monde (enfin, quand l'aide parvient au destinataire). Scandale médicamenteux ajouté à la famine, aux pressions communautaires qui installent dans l'ignorance, ça fait beaucoup asséné au spectateur, sans aucun espoir de mieux... Stérilisation des mères multipares africaines ? Implication masculine dans la limitation des naissances ? Reste à nous arracher les cheveux de désespoir car tout cela est tabou. Dans ce film, l'intrigue amoureuse offre le seul ancrage, des adultères supposés, surexposés... Finalement, les seconds rôles sont mieux incorporés à la narration. En résumé, un pan de l'actualité africaine désolant, et mille détours avant le mot de la fin auquel on n'osait plus croire tant c'est enchevêtré. Techniquement, toujours très haut de gamme si on supporte les avalanches picturales.L.Ventriloque
Très réaliste, cette fresque d'un monde piloté par l'argent, dans lequel les états d'âme finissent criblés de balles ... Superbement menée, cette adaptation donne froid dans le dos, grâce à une construction faite de flash-back bien sentis qui apportent un effet non linéaire, comme le cheminement de la pensée, de la mémoire, et du coup impulsent une progression naturelle. Grâce aussi à une interprétation époustouflante de la part des deux protagonistes principaux. Wahou
Entre histoire intime et magouilles de labos, j'ai eu du mal à me concentrer sans que ça gêne beaucoup la compréhension de ce "mélo-polar" imbibé de PATIENT ANGLAIS (flash-backs de Fiennes, encore lui, sur son amour perdu, dans des paysages africains sublimes, notamment vus du ciel). À noter la représentation d'une attaque janjawid (pillards musulmans à cheval du Darfour), jamais vue en ce qui me concerne au cinéma alors qu'on nous en a tant parlées dans les médias.