Après une maladroite et dangereuse tentative de donner un sens à sa vie, en se précipitant sous une voiture, Anna M., restauratrice de livres anciens à la Bibliothèque Nationale, voit soudainement sa terne existence s'illuminer par la rencontre du docteur André Zanevsky, praticien aux Hospices Civils de Paris, qu'elle consulte régulièrement dans une ultime phase de rééducation. Lentement, avec persévérance et opiniâtreté, elle va tenter de s'immiscer dans la vie professionnelle et personnelle du médecin, de plus en plus persuadée qu'il est profondément amoureux d'elle. Petits cadeaux, réitérées lettres d'amour enflammées, incessants appels téléphoniques se suivent et s'enfilent dans une démentielle sarabande d'intrusions de plus en plus indiscrètes et fréquentes. Devant l'inadmissible refus, d'abord poli, puis énervé de Zanevsky, la jeune femme change subrepticement de tonalité et s'affirme violente, aggressive, dangereuse jusqu'à un internement incontournable et nécessaire...
>>> Etonnante interprétation hallucinée d'Isabelle Carré dans un registre difficile, fort éloigné de ses habituels rôles de fragile victime, dans une oeuvre maîtrisée, abordant un sujet épineux et périlleux (l'érotomanie), pour laquelle on regrette, désappointé, une fin ouvertement ambivalente et inutile, qu'elle soit proprement niaise (guérison sur fond de détachement et de bonheur mystico-maternel) ou trop facilement redondante (tout va "tranquillement" recommencer, bonjour les dégâts!)...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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