Il ne reste plus que trois "nuits" au jeune Alex avant de partir au service militaire. Son amie Florence vient de le quitter pour son meilleur ami. Errance nocturne qui le mène à côtoyer d'insolites noctambules, toujours sur le fil entre absurdité et déchirure et à rencontrer Mireille, elle-même larguée dans sa réalité affective...
>>> Un premier long métrage et déjà comme Orson Welles avec "Citizen Kane" (dont on fait référence avec la boule de verre remplie de neige) une forme de chef-d'oeuvre en miniature. Bon vent à Raul Ruiz, Paul Vecchiali et Leos Carax, le triumvirat triomphant du nouveau cinéma français des années 1980...
Bibliographie
- Cinématographe numéros 101, 105
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéros 306, 312
- Télérama numéro 1819
- La Revue du Cinéma numéro 399, 421 bis
- CiNéMAS numéro 3 (volume 5)
- Saison Cinématographique 1985
- Positif numéros 281/282 et 288
Critiques (Public)
Un premier film d'une beauté formelle héritée de Godard. Carax élabore un cinéma total, qui malheureusement fera sa chute quelque années plus tard, avec "Les amants du Pont-Neuf" narguant tous les "professionnels de la profession" .....
Signalons deux nouvelles à son propos :
1 : son retour au cinéma après cinq ans d'absence .....
2 : et pour terminer la mauvaise nouvelle, Catherine Deneuve dans le rôle principal .....
Carax semble ne pas avoir, à mon avis, cette fois le contrôle total du film, finance oblige .....
16/20 : Léos Carax est unique dans sa façon de présenter des scènes du quotidien comme si à la seconde suivante on était tous morts. Avec ce côté surprenant d'agrémenter une errance par une bouilloire qui siffle, une salle remplie de bébés à consoler, un retour sur ses pas pour foutre à l'eau un importun ou une paire de ciseaux équivoque. On passe du chaud au froid non-stop avec cet ange-démon, ça travaille la peau... Admirable ciseleur, qui prend son temps pour tirer le meilleur du figé. Très personnel, qui fout bien la trouille avec sa caméra scalpel, mais impossible de quitter l'écran, comment cela se fait ?... Même s'il me dérange aux entournures, il s'en dégage une magie. Son monde m'est plus proche que celui de Godard, auquel il s'apparente par la perpétuelle "énigme" de ses messages, en fait, c'est ça qui accroche, en dépit du désespoir qu'il communique sur notre société d'errants à double faciès, l'apparence, et puis l'autre, le dedans, ce labyrinthe, où il ose s'aventurer comme personne... L.Ventriloque