Pour redonner un peu de patine et d'adhérence à sa vie conjugale qui va à vau-l'eau, (son épouse Nadine souffre de frigidité chronique) Michel Trémois s'en vient avec sa compagne, passer une agréable fin de semaine, au château de Mercuès, un hôtel de charme dans le verdoyant département du Lot. Le couple est accompagné de la potelée Christiane Mercier, la mère de Nadine, insipide et dépressive depuis le départ de son mari vers d'autres jupons et qui va faire la connaissance d'un peintre vigoureux et cogneur, durant de torrides et bruyants ébats nocturnes. Et c'est après un repas bien arrosé que notre couple se retrouve à fumer de l'herbe dans la chambre d'un dynamique nain et de sa libidineuse copine Sandy, jusque tard dans la soirée, réjouissances arrosées, nébuleuses et coquines, que le brave Michel, exténué et malade, va quitter pour rejoindre ses pénates en vue d'un sommeil bien réparateur. Nadine, de plus en plus en forme et en fébrilité va se retrouver au septième ciel, par la grâce et la dextérité manuelle d'un client gynécologue, avec lequel, le lendemain, elle décide de refaire sa vie. Des quelques autres énergumènes insolites et bigarrés qui hantent et animent l'endroit, on reconnaîtra un lascif détective privé, une adepte du bondage et des rapports sadomasochistes, une femme de ménage obnubilée par les Atlantes qui, selon elle, ont investi l'établissement et surtout madame Eva Lopez, (en fait un travesti) cantatrice qui vocalise toute la nuit, propriétaire de l'hôtel, qu'on va retrouver mystérieusement pendue au lustre, le lendemain matin...

>>> Construite sur le mode d'une chronologie rétroactive, ludique et fragmentaire, sur fond d'intrigue policière et de chroniques amorales et grinçantes, cette oeuvre décalée et sinueuse s'inscrit avec une certaine crudité bienvenue dans la vaste panoplie, ironique et mordant d'un certain vaudeville cinématographique dont Jean-Pierre Mocky et quelques autres s'étaient fait le chantre incontesté...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)