Parce que sa mère vient de mourir d'une ultime overdose, Joshua "J" Cody, un pataud et malhabile garçon de dix-sept ans, tout en incertitude et pesanteur, est envoyé à Melbourne, dans la branche avunculaire de sa famille, une tératologique fratrie de durs à cuire fricotant et grenouillant dans la dope, les attaques de banques et autres magouilles illicites et délétères, sous le regard bienveillant et le baiser appuyé de leur omnipotente marâtre, l'incisive et souveraine Smurf. C'est donc avec une parfaite innocence crédule que le garçon débarque dans la fosse aux ours, accueilli chaleureusement par ses oncles Craig, Darren et Barry, imposants plantigrades tatoués, shootés, alcoolisés, à la douteuse amoralité affichée. L'arrivée du quatrième larron, Andrew Pope Cody, paranoïaque et radical à souhait, va coïncider avec une action répressive des flics de l'antigang, dirigé par l'opiniâtre Nathan Leckie qui flinguent, lors d'un contrôle un peu trop pressant, Barry d'une définitive rafale. En représailles presque immédiates, les frangins liquident deux policiers en uniforme attirés dans un nocturne guet-apens, à l'aide d'un véhicule volé. Une mortifère spirale de violence se met en place dans laquelle le jeune Josh va peu à peu comprendre, intégrer et appliquer les maladives leçons de survie de sa famille d'accueil en face d'une mortelle déliquescence générale...
18/20 : Faiblesse volontaire ou fortuite du son en numérique ? C'est presque inaudible au début pour emplir la salle par vagues phoniques de plus en plus lourdes de présage. Ce film passe pour ne pas être aimable parce qu'il pointe les dérives sociétales actuelles, je trouve pourtant qu'il ménage le spectateur avec sa bonhomie du quotidien sous la fausseté... "Parce que tu es gentille", voilà pourquoi le neveu aime bien sa copine, deux ustensiles au pays de la perversité contemporaine, quand la loi du plus fort finit par échoir au plus fourbe. Autre adoucisseur de ce bain empoisonné, le flic avenant sans enfant (entre Brad Pitt et les stéréotypes de la police Eastwood, beaux et bons). Mention toute particulière à cette mère (Jackie Weaver bluffante !) dont la survie exige mille stratagèmes. Ils tombent tous comme des mouches... Un suspense à pas de velours avec de l'action toujours bien dosée. Le sursaut dans la logique du personnage central se tient dans cette implacable horlogerie de la loi du plus fort !
L.Ventriloque