C'est par une sombre nuit d'orages, le dernier mois de l'an 1595, le jour de la fête de Saint Ambroise de Milan (7 décembre) qu'un enfant est abandonné subrepticement, devant la porte d'un couvent de capucins, situé à l'extérieur de Madrid. Il sera pris en charge par la communauté religieuse du lieu et deviendra un modèle de rigueur et de vertu parmi ses frères religieux et un efficace prédicateur dont les prêches vont attirer à chaque fois des centaines de croyants, subjugués par la ferveur et la densité de ses propos. Le Père Ambrosio, c'est ainsi qu'il fut baptisé dans l'ordre ecclésiastique, n'est pourtant pas exempt de troubles et de questionnements, en particulier à cause d'incompréhensibles et violentes migraines et pour un rêve récurrent concernant une jeune fille vêtue de rouge, qu'il aperçoit du haut des remparts de l'abbaye et qu'il ne peut jamais approcher. L'arrivée d'un jeune homme prénommé Valerio, le visage corseté dans un masque de cuir qui dissimule de graves brûlures à la face, désirant entrer dans les ordres comme novice, sera le début de troublants rapports entre ce dernier et le saint homme, surtout lorsque le prétendu garçon va se révéler être une jeune femme énamourée. Parallèlement, une demoiselle prénommée Antonia, courtisée par un fringant noble de la région, un certain Don Lorenzo de Médina, va solliciter notre capucin pour s'entretenir avec sa mère Elvire, une femme profondément culpabilisée par un lointain passé tourmenté, jamais dévoilé...

>>> Excellente adaptation d'un classique de la littérature mondiale et plus particulièrement du roman gothique, que Luis Bunuel et Jean-Claude Carrière avaient scénarisé, dans la version mise en scène par Ado Kyrou en 1972, qui confirme les moult capacités artistiques de Vincent Cassel, habituellement cantonné dans des interprétations plus anodines et bien moins séduisantes...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)