Port Agnew, une cité de plus en plus prospère, dominée par une famille de pionniers d'origine écossaise, les Mac Kaye, dont le patriarche, qui se fait appeler "the laird of Tyee" régente de près ou de loin l'ensemble des activités de la région. Lorsque débarque un vieux monsieur et sa petite-fille, le jeune fils du ponte de la contrée, prénommé Donald, autorise la délicieuse arrivante, Nan Brent, à s'installer sur un bout de terrain occupé en général par les émigrants, "Sawdust Pile". Des années passent, dans une tendre et discrète complicité. De retour, après un long séjour à San Francisco, mais surtout après une désastreuse relation affective, cette dernière revient, mère d'un petit garçon, suscitant les commérages acides de la gent féminine de l'endroit, surtout que l'affable Donald continue à la voir régulièrement, au grand dam de son paternel, qui décide de faire cesser ces inopportunes et malséantes fréquentations. Il envoie son fiston comme bûcheron et flotteur de bois, en pleine forêt, enjoignant à la demoiselle et à son fils (le grand-père vient de décéder) de quitter la contrée. Ce qu'elle fait immédiatement, obéissante et servile, comme tous les pauvres mécréants qui craignent la foudre des nantis. Lorsque le garçon revient de son aventure forcée dans les bois, il découvre, ahuri et perdu, la petite maisonnée de sa bien-aimée, vide de toute présence et s'enfonce rapidement dans une grave dépression, que même une urgente hospitalisation n'arrive pas à enrayer. De guerre lasse et devant l'innocuité de tous remèdes, la famille fait revenir Nan qui, par une simple chanson réveillera le garçon à la vie. Une rapide guérison s'en suit qui induit immédiatement une stupide réaction parentale, demandant à la jeune femme de repartir. Cette fois-ci Donald ne s'en laissera pas imposer par la réaction paternelle et partira avec sa dulcinée au fin fond des bois où il trouvera un emploi de chef d'équipe à la Darrow Company malgré l'impératif veto de son père, auprès de toutes les entreprises de la région, d'employer son rejeton. Ce ne sera que bien plus tard, lorsque le vieil homme entendra les vagissements de son petit-fils que la réconciliation et la paix seront enfin au rendez-vous...

>>> Un intense mélodrame, fait de rebondissements inattendus, pétri de mauvaise fortune et d'affliction, mettant évidemment en vedette la gracieuse Miriam Cooper, à cette époque, la propre épouse du réalisateur, confirmant la stature artistique incontestable de Lionel Belmore et donnant lien au pressant désir d'explorer la vaste filmographie muette du metteur en scène, trop souvent occultée, oubliée...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)