Au lendemain de l'effondrement des deux tours new-yorkaises du World Trade Center, après le tragique attentat aérien perpétré par des cellules d'Al-Qaïda, les services secrets américains mettent en place un vaste réseau de surveillance et d'investigation pour mettre hors d'état de nuire le principale responsable de la fameuse organisation terroriste, le redoutable Oussama Ben Laden, d'origine saoudienne. Tous les renseignements glanés par l'écoute des conversations privées, la lecture piratée des mails d'éventuels suspects, mais aussi les indications arrachées durant de longs et pénibles interrogatoires, dans des centres tenus secrets (Black Site) où la pratique de la torture est chose courante, vont être centralisés, disséqués, analysés pour trouver un quelconque indice permettant un éventuel repérage. Parmi la centaine de hauts responsables qui animent et supervisent la traque, la dénommée Maya n'est pas la moins opiniâtre, en poursuivant une piste apparemment inconsistante, celle d'un certain Abu Faraj al-Libbi, vague neveu de l'homme le plus recherché sur la planète, et qui serait son seul coursier épistolaire. Malgré l'arrestation de quelques pontes de l'organisation terroriste, les attentats continuent aussi bien à Londres, à Islamabad qu'en Afghanistan. Pourtant, après dix années d'errements, de fausses pistes et et d'immoralité guerrière, une localisation semble se préciser dans une vaste demeure fortifiée de la cité pakistanaise d'Abbottabad et va induire la fameuse opération héliportée qui mettra fin à cette incroyable chasse à l'homme...

>>> Bien avant la sortie en salles de cette production aux States, la polémique faisait déjà rage sur la prétendue imposture du film qui induisait que des séances de torture ont aidé à faire progresser les recherches des services secrets de la CIA, procédé condamnable farouchement nié par le pouvoir politique en place. Mais si l'oeuvre présente finalement un réel intérêt, ce n'est pas tant par sa minutieuse description d'une décennie d'investigations tous azimuts, mais surtout par l'impertinent et radical tableau de quelques interrogateurs et traqueurs yankee, dont la moindre n'est pas le personnage interprété par Jessica Chastain, pour qui la détermination et l'investissement frisent largement l'obsession maladive voire schizophrénique...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)