Hormis une brève incursion dans le film à sketches, en compagnie de six autres réalisateurs, de diverses nationalités, le cinéaste Elia Suleiman n'a pas donné signe de films depuis une bonne dizaine d'années, avant ce retour bien cartoonesque qui se déroule alternativement à Nazareth, New York et Paris. En déshérence existentielle dans son propre pays, la Palestine, notre désabusé metteur en scène promène son insatiable et mélancolique curiosité dans une déambulation lunaire et déphasée où les situations et les gens côtoient un absurde burlesque, souvent inquiétant voire inhospitalier. Stoïquement lucide des incohérences et des inepties comportementales, traversant dans une stupéfiante et nébuleuse errance, entre Keaton et Tati, des situations ubuesques, teintées d'hilarité constamment en porte-à-faux, le personnage incarné par Suleiman, toujours en perpétuel déséquilibre et questionnement nous fait constamment sourire, souvent jaune et un rien complice de ses fréquentes avanies...
>>> Dommage que certaines séquences s'alourdissent de scènes peu convaincantes, d'un humour souvent répétitif et d'une qualité spirituelle bien introuvable...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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