TRISTANA - 1970

Titre VF TRISTANA
Titre VO Tristana
Année de réalisation 1970
Nationalité Espagne / Italie / France
Durée 1h45
Genre DRAME
Notation 14
Date de sortie en France 29/04/1970
Thème(s)
Handicapés moteurs (Cinéma espagnol)
Cinéma espagnol (ORIGINE)
Réalisateur(s)
BUNUEL Luis
Chef(s) Opérateur(s)
AGUAYO José F.
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario et dialogues : Luis Bunuel
et Julio Alejandro .....
d'après un roman de Benito Perez Galdos
Distribution : Valoria Films

Visa d'exploitation : 36 508
Acteurs
DENEUVE Catherine
REY Fernando
NERO Franco
GAOS Lola
CASAS Antonio
FERNANDEZ Jesus
SOLAR Vicente
CALVO José
CEBRIAN Fernando
LOSADA Candida
MENDIZABAL Sergio
PAZ PONDAL Mary
FERRANDIS Antonio
MENENDEZ Juanjo
PAMPLONA Joaquin
CAFFAREL José Maria
SANTACRUZ Alfredo
GOROSTEGUI Julio
BLANCH Jose
RIESGO José
ALLER Luis
Résumé

Don Lope, aristocrate libertaire et sarcastique d'un âge certain, est nommé tuteur de la belle et jeune Tristana. Devenue sa maîtresse, elle le quitte finalement pour suivre un artiste peintre. Mais quand la maladie lui fait perdre une jambe, Tristana est répudiée par son amant et se réfugie chez le vieil homme. Elle devient de plus en plus aigrie et cruelle, tandis que lui, s'assagit lentement...

>>> Une excellente prestation de Catherine Deneuve, dans une oeuvre moyenne du grand maître, ayant perdu, quelque peu, de sa légendaire fulgurance...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéros 1061 et 1072
- Cahiers du Cinéma numéros 223 et 225
- Avant-Scène numero 110
- Cinéma 70 numéro 147
- Télé-Ciné numéro 167
- Image et Son numéro 240
- Saison Cinématographique 1970
- Revue du Cinéma numéros 240-250-470
- Studio numéro 48
- Télérama numéro 1072
- Positif numéro 117
Critiques (Public)
Cette phrase révolutionnaire se distille derrière des volets clos. A l'air libre, Tolède est empoussiéré par des mœurs rigides évacuées par le délire d'une phraséologie audacieuse mais non opérationnelle en temps réel. Dans un café, un parfum d'audace individuel libertin déconseille le mariage, prône la passion dépareillée en l'imposant à une pupille devenant presque par force la maîtresse d'un tuteur machiste. Ce nouveau statut active un processus de domination pervers accompagné de l'entame d'un enlaidissement. La fraîcheur se fane en s'habillant de mutilation envers elle-même et d'abandon envers un tyran aux colères froides ayant terrassé le parcours d'une grâce juvénile. Un vieux beau, entretenu par ses propres théories de conservations passionnelles, s'accapare la désinvolture de jeunes années dans une Espagne de début de vingtième siècle moisie par des mœurs privant chaque individu d'une existence extérieure de pulsions révélatrices d'un autre soi-même. Le notable, officiellement puritain, officieusement débauché, toise un jeune rival par l'invitation au duel, celui-ci répond par le poing. L'approche ancestrale de la gestion d'un conflit est confrontée à un besoin de liberté existentielle s'exprimant par une main serrée tentant dans un geste désespéré d'éradiquer des siècles de dépendances morales. Les jouissances personnelles s'attisent dans les ruelles en groupe par la condamnation à l'unisson de chaque écart amoureux. Le site est diabolisé tout en étant noyé sous les statues de la vierge. Luis Bunuel offre un "Tristana" long, triste, ennuyeux truffés de visages rigides, éteints en chignons bannis de sourires exprimant une maigreur ibérique, cérébrale, truffée de commandements négatifs. Environné de couleurs noires, le site croule sous les icônes rongé par les rigueurs de l'éthique. Tolède s'adonne secrètement aux passions de l'interdit dans un double visage représenté par la double personnalité du despote domestique, de la bigote hystérique et du voyeur refoulé. JIPI