Nous sommes en 1880. L'arrogant Marcus Hubbard a scandaleusement profité de la guerre fratricide qui déchirait le pays pour se faire une belle fortune, en revendant à prix d'or, le précieux sel qui manquait cruellement à ses concitoyens. Il est aussi fortement soupçonné d'avoir causé la mort de près d'une trentaine de jeunes soldats de la région, en trahissant les siens pour apporter son aide aux troupes nordistes. Ce dramatique secret, qui d'ailleurs ne lui cause aucun problème de conscience, est seulement connu de son épouse Lavinia, une femme effacée, culpabilisée qui aimerait tant que son mari subventionne la construction d'un hôpital, pour se faire pardonner sa lourde faute. Mais notre bonhomme n'a que faire des jérémiades de cette dernière et dirige sa famille d'une main de fer, autoritaire et cassant. Une famille des plus disparates et des plus tordues : Ben, l'aîné, qu'il fait travailler pour un maigre pécule dans sa boutique et qui ne rate pas une occasion pour s'opposer ; Regina, la chérie de son papa, obséquieuse, sournoise et d'une méchanceté maladive, et Oscar, le benjamin, un être stupide, médiocre et d'une fatuité confondante. Mais notre tyran de salon, gonflé de certitude et de citations d'Aristote, va finalement trouver son maître...

>>> Quelle œuvre superbe ! Un vrai panier de crabes sudistes, sortis d'une nasse à la Tennessee Williams, d'une tenace causticité vipérine qui se déguste avec délectation et contentement, en digne complice de la famille des Borgia...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)