En cet été caniculaire de l'année 1948, dans le petit quartier londonien de Pimlico qui se cautérise lentement des virulents bombardements allemands de la Seconde Guerre Mondiale, quelques gamins en liesse et en jeu font accidentellement exploser un obus que les démineurs venaient à peine de débusquer dans une cavité de la place principale du district. La violente déflagration permit la mise à jour dans une niche de l'excavation d'un fabuleux trésor évalué à près de 100.000 livres sterling, mais surtout d'un ancestral parchemin stipulant que Pimlico appartenait en fait au duc de Bourgogne. Fini donc le temps des disettes et des tickets de rationnement ! Cette ahurissante nouvelle convient fort aux habitants qui proclament leur indépendance par rapport au Royaume-Uni provoquant ainsi les politiciens de la Couronne qui ne vont pas tarder à réagir. Dans un premier temps, le Foreign Office fait installer une frontière tout autour du quartier, puis commence à couper les réseaux d'eau potable et d'électricité. Mais la population londonienne, solidaire des habitants de l'enclave autonomiste, apporte de la nourriture en nombre aux séquestrés du royaume britannique qui décide, en répression, de mettre en place un blocus et une stricte frontière avec le reste de la ville. Bientôt l'opinion mondiale est alertée et l'ONU fait parachuter des vivres sur le territoire rebelle...
>>> Un festival de rire et de finesse, dans un film éblouissant de maîtrise et de jovialité communicative. Un digne représentant du célèbre humour anglais qui reste aussi un réjouissant chef-d'oeuvre du genre, avec ses personnages hautement excentriques, un brin surannés, emprunts en permanence d'une indéfectible joie de vivre...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- L'Ecran Français numéros 220 et 232
- Radio-Cinéma numéro 3
- Cinéma numéro 282
- Fiche dans Agel "Initiation au Cinéma"
- - Jeune Cinéma numéro 356
- Saison Cinématographique 1948/1949
- Revue du Cinéma numéros 55, 75/76, 113 et 373
- Studio numéro 45
- Cinématographe numéro 79
Critiques (Public)
La quintessence du cinéma anglais, l'humour subtil, le charme volontairement désuet, surtout avec le recul, (du quartier alors populaire de Pimlico à Londres, quartier dont l'âme est destinée à disparaîre pour cause de "gentrification", disons embourgeoisement), et, bien sûr et surtout, la tendresse dickensienne à l'égard de toute une galerie de personnages pittoresques, attachants et excentriques.Tout cela au service d'un rêve gentiment anarchiste - brève parenthèse - de liberté qui se termine sous l'inévitable pluie de la désillusion et de la banalité quotidienne.
Un film que vous ne pouvez voir qu'à la Cinémathèque (et rarement), ou si vous avez eu la chance de participer à des séances de ciné-club.
Ce film de Henry Cornelius vous mettra en appétit pour d'autres films britanniques - véritables joyaux de la couronne - de l'excellent metteur en scène Alexander MacKendrick tels que "Maggie"(1954), "Whisky galore / Whisky à gogo"(1948) ou "The Lady Killers / Tueurs de dames"(1955) avec Peter Sellers et Alec Guinness.
All of them English to the backbone!
(Tous anglais jusqu'à la moelle des os).