Devenu roi à l'âge de dix-neuf ans, à la mort de son paternel Maximilien II, Louis II de Bavière se veut un monarque cultivé et dilettante, ami des arts et de la beauté, profondément pacifiste, à l'opposé de son belliqueux voisin prussien, le martial et vindicatif prince de Bismarck, favorable à la guerre pour souder les états teutons et privilégier l'unité allemande. Avec conviction et détermination, il prend sous sa bienveillante protection le compositeur Richard Wagner, lui faisant construire un splendide théâtre dans la cité de Bayreuth (le Palais des Festivals) tout en continuant de languir amoureusement de sa cousine Elisabeth de Wittelsbach (alias Sissi) qu'il aime depuis sa tendre enfance et qui lui a préféré l'empereur d'Autriche François-Joseph. Ses dispendieuses folies architecturales comme le cossu manoir d'Hohenschwangau ou l'étonnant château contigu de Neuschwanstein et son autorité de plus en plus vacillante, ainsi que de fréquents troubles psychiques vont peu à peu le mener vers une royale solitude et une fin par noyade (accidentelle ou criminelle) en compagnie de son médecin traitant, le psychiatre Bernhard von Gudden (le film de Kaütner avance la thèse du suicide, après avoir tué accidentellement son toubib)...

>>>Une réalisation fort académique, filmée avec le procédé technicolor, souvent lourde et majestueuse (comme il se doit) qui fait bien sûr l'impasse sur l'homosexualité refoulée de Louis II de Bavière et nous permet de croiser un autre grand "allumé" (du septième art) l'irremplaçable et fulgurant Klaus Kinski dans le rôle du prince Otto von Bayern, frère tout aussi imposant et fêlé du grand monarque...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)