Venue sur l'île d'Ouessant pour vendre la maison où elle est née, Camille découvre, dans le courrier amassé un livre "Mon bout du monde" dont la photo de couverture représente le phare de la Jument (aujourd'hui fermé) dont son père Yvon était un des gardiens. Il raconte la lointaine époque qu'elle n'a pas connue, peu de temps après la fin de la Guerre d'Algérie, (juin 1963) lorsque vient de débarquer un certain Antoine, ancien horloger, gravement mutilé d'une main qui doit faire équipe avec son paternel. Presque unanimement rejeté par l'ensemble du personnel maritime qui n'hésite pas à signer une pétition demandant son éviction de la fonction (il occupe un emploi réservé et dénote une flagrante inexpérience de la profession) Antoine parvient peu à peu à fléchir la rudesse de son collègue et tisser avec ce dernier une esquisse d'amitié qui ne demande qu'à se vivre. A terre, ouvertement courtisé par la délurée Brigitte, notre "étranger" se sent de plus en plus attiré par la douce Mabé, l'épouse d'Yvon, qui se sent, elle aussi, fortement aimantée par le taciturne et placide jeune homme...

>>> De film en film, Philippe Lioret s'affirme comme un metteur en scène incontournable qui, avec finesse et discrétion, aborde l'essence même des relations humaines, avec une nette prédilection pour les déchirements et les proximités affectives, sans aucune lourdeur pseudo-existentielle ni pathos surdimensionné. Beaucoup de discrétion dans le filmage pour une efficacité optimale...