Une superbe évocation du célèbre trompettiste, bugliste et chanteur américain, Chet Baker, qui fut considéré comme le "James Dean" du jazz des tumultueuses années 1950, joueur émérite, au style si particulièrement aérien et à la voix rauque et chaleureuse, inoubliable et magique tessiture vocale. Proche des plus grands, dont il fera à tout jamais partie (Dizzie Gillespie, Charlie Parker, Stan Getz, Gerry Mulligan, Bill Evans, pour ne citer qu'eux) il débute dès l'âge de vingt ans un parcours des plus chaotiques qui va le mener en Europe (1955) et le rendre rapidement dépendant de la drogue dure, surtout de l'héroïne, au point de devenir, en quelques années, physiquement méconnaissable. Une déraisonnable et turbulente existence déchirée, abîmée, entre rêves et cauchemars, avec cette constante lueur de génie scandée dans des partitions qui resteront à tout jamais inoubliables...
- Saison Cinématographique 1990
- Revue du Cinéma numéro 457
- Première numéro 155
- Studio numéro 34
- Positif numéro 350
- Cahiers du Cinéma numéro 428
- Télérama numéro 2091
Critiques (Public)
Personnalité légendaire du jazz, Chet Baker allait en connaître les cimes comme les abîmes. A l'ascension rapide du jeune premier, beau comme une divinité grecque allait succéder la descente aux enfers de la défonce. Mais qui était vraiment Chet Baker ? Le film de Bruce Weber adopte le phrasé aérien et fumigène du virtuose de la trompette et fait ressortir la duplicité d'un personnage hors normes. Les témoignages se contredisent, mais faut-il faire la part de la réalité, la part du mythe ? Le jazz continuera à veiller jalousement sur ses légendes.> DW.Graphite
17/20 : Remarquable biographie en noir et blanc, et en sons jamais discordant, enseignement précieux sur le bonhomme et son époque (archives très foisonnantes, on ne s'ennuie pas), une splendeur photographique de tous les instants, et qui donne envie de replonger dans cette ouate propre à Chet Baker, toujours plus ou moins bercé par une ou deux dulcinées, mais attention : si de jeunes chiots folâtrent à un moment au premier-plan pour évoquer sa fraîcheur de base, le virtuose est décrit plutôt du genre félin, c'est à dire trop doux pour ne pas cacher aussi des griffes, du moins si l'on en croit Ruth Young, qu'on jurerait son double féminin au plan vocal... Toutefois,l'ambiguïté règne dans ce film. Trop peu de tapage sur cette rétrospective à mon avis, dommage, car elle ravive bien le mythe (un peu comparable, dans un style différent à celui de James Dean). Chet Baker était un irrésistible comme lui et sa musique perdure sans une ride, je vous la conseille les matinées de gueule de bois par exemple...L.Ventriloque