Matteo Scuro, brave sexagénaire sicilien, décide de quitter momentanément son petit village de Castelvetrano pour rendre visite à ses cinq enfants disséminés un peu partout dans la péninsule et qu'il aimerait réunir dans un grand repas familial. Commence une longue errance / recherche à travers les cités italiennes, où un monde inconnu, démesuré, agressif et perturbé se présente à lui pour finalement une troublante et déchirante vérité quant au discutable bonheur de sa lointaine progéniture.
>>> Souvent drôle et plein d'amertume diffuse, douloureusement désenchanté, sensible en permanence, un film où éclate à nouveau l'évident talent de Marcello Mastroianni.
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1990
- Revue du Cinéma numéros 462-463
- Première numéros 158-163
- Studio numéro 42-HS 38
- Positif numéro 356
- Cahiers du Cinéma numéros 433-436
- Télérama numéros 2107-2123-2177-2327-HS janvier 1991
- L'Express numéro 2236
Critiques (Public)
Encore un merveilleux petit film sur l'univers paternel et les difficiles relations avec ses enfants "qu'on aimerait voir grands quand ils sont petits et qu'on voit toujours ses petits quand ils sont grands"... Le plus étonnant dans ce film qui distille une sourde amertume est peut-etre encore la "jeunesse" du réalisateur, à peine passé dans la trentaine, qui dresse un tableau des plus amers quant à l'existence de réels liens affectifs à l'intérieur de la cellule familiale. Mastroianni est véritablement poignant dans ses imaginaires certitudes du bonheur de ses enfants qu'il tente de partager avec les gens de rencontres.
Décidément, les Italiens (Scola, encore récemment) sont bien mélancoliques. Et leur vision de l'Italie d'aujourd'hui et des relations entre les pères et leur progéniture est bien grise et amère (voire acide, pour ce qui est de la société). Le nouveau film de Giuseppe Tornatore (bien plus intéressant que "Cinéma Paradiso") est, en cela, exemplaire. Il pèche quelque peu par sentimentalisme et par maniérisme, mais gagne beaucoup par l'interprétation remarquable du grandissime Marcello Mastroianni. Quant à la morale du film, on vous laissera juges. (D.W.Graphite)
Pour celui qui demeure immobile et cloîtré, la photo des êtres chers est le cadre d'un théâtre que son auteur dirige selon sa fantaisie. Les acteurs y sont déguisés et leurs mouvements suivent, comme pantins, les gestes décidés par leur procréateur. Mais les personnages sont illusions et la photo est de papier. Quand papa / Mastroianni tente de surprendre le jeu de ses enfants, ceux-ci, loin de la scène, espèrent à l'impossible, respecter le scénario écrit par l'auteur de leurs jours. Il faut du temps à Matteo Scuro pour essuyer sur leur visage le maquillage que ses illusions avaient déposé.. Tendre, actuel et profond. A voir. MILAN