Trois prostituées, dont deux qui sont toxicomanes et séropositives, et leurs relations avec leurs filles, âgées entre seize et dix-huit ans. Bien sûr, aucune condamnation morale de la part des enfants, même si pendant longtemps subsistaient, durant la période préadolescente, de l'incompréhension et des gênes, surtout vis à vis des autres enfants de leur environnement quotidien, amical ou scolaire "C'est une maman comme tout le monde, c'est une réalité qui fait qu'en même mal. On s'en sort, mais bousillé". Pour une des femmes interviewées, longtemps persistait le mensonge sur ses activités, occultées par le rassurant discours de travailler dans la restauration nocturne. Pour une autre, l'impression persistante que sa fille a toujours su la vérité et qu'il fallait juste trouver le bon moment pour se confier mutuellement. Ce qui frappe c'est l'absence de l'élément paternel, soit décédé soit depuis des lustres parti ailleurs et par conséquent une indéniable réaction de surprotection envers leur enfant qui ne doit manquer de rien, avoir obligatoirement une meilleure existence que celle de leur "pauvre" mère...
>>> Même si les évocations sont forcément parcellaires et limitées dans le temps et la confidence, on ne peut que noter, à travers une évidente chape de pudeur, de nécessaire dissimulation et de non-dits inconscients, un sincère et profond amour filial et maternel, même si quelquefois les relations se sont distendues ou bien espacées...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
|