Zev Guttman, quatre-vingt-dix ans, la mémoire et la démarche de plus en plus souvent chancelantes, vient de perdre, il y a une semaine, son épouse Ruth, d'un âge tout aussi canonique. Un ami proche, Max Rosenbaum, qui comme lui, séjourne désormais dans une confortable maison de retraite, lui rappelle la promesse qu'il avait faite à la défunte, retrouver et tuer un certain Otto Wallish, officier SS au camp de concentration d'Auschwitz qui fut le principal responsable de leur internement et de la mort de leurs familles. En effet, Zev est l'unique rescapé qui pourrait encore le reconnaître et comme une extradition vers l'Allemagne pour un jugement devant un tribunal adéquat aurait nécessité des années de requêtes, la solution radicale d'une justice expéditive a été choisie. Comme donnée fiable : le criminel nazi se cache sous le nom d'emprunt de Rudy Kurlander et seulement quatre personnes portent ce nom à travers les Etats-Unis. Après avoir discrètement quitté son home, muni d'un détaillé memento confectionné par son ami de la pension, lui permettant d'orienter sa traque, notre ancêtre justicier et vengeur, achète une efficace arme à feu, en l'occurrence le redoutable Glock 17. Sa première destination est la ville de Cleveland, où séjourne le premier suspect...
>>> Après son déplorable film précédent, Atom Egoyan a repris en partie ses esprits, déléguant à son personnage principal, interprété par l'excellent Christopher Plummer, son énergique quête de la mémoire, cette fois-ci bien loin des racines arméniennes, mais dans les tréfonds de l'Holocauste qui risque de se retrouver bientôt aux bans de l'oubli avec la disparition des derniers représentants de l'abomination nazie...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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