LE BOUCHER - 1969

Titre VF LE BOUCHER
Titre VO Il tagliagole
Année de réalisation 1969
Nationalité France / Italie
Durée 1h53
Genre DRAME
Notation 14
Date de sortie en France 27/02/1970
Thème(s)
Suicide (Cinéma français)
Voitures (2CV) (tous pays confondus)
Tueurs psychopathes (Cinéma français)
Bouchers / Charcutiers
Yoga et autres relaxations... (tous pays confondus)
Champignons (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
CHABROL Claude
Chef(s) Opérateur(s)
RABIER Jean
Musique
JANSEN Pierre
Renseignements complémentaires
Scénario et dialogues :
Claude Chabrol .....
Chanson : Dominique Zardi
Décors : Guy Littaye
Distribution : Parafrance

Visa d'exploitation : 36 218
Acteurs
AUDRAN Stephane
YANNE Jean
PASSALIA Antonio
RUDEL Roger
BECCARIA Mario
GUERAULT William
FERONE Pascal
ZARDI Dominique
Résumé

Ancien d'Indochine et de la guerre d'Algérie, Paul surnommé Popaul revient au village natal pour continuer à exercer son métier de boucher, de père en fils. Une amitié pudique et pataude se met en place avec la petite institutrice. Mais Popaul "Jekyll" n'arrive pas à se défaire de son penchant sombre, de ses brutaux et incontrôlés traumatismes. Une jeune fille est sauvagement assassinée...

>>> Excellent film de Chabrol, ce qui devient rare, une superbe interprétation de Jean Yanne, ce qui est exceptionnel, font de cette oeuvre un bienvenu moment de cinéma.

Bibliographie
- Image et Son numéros 237, 238, 274, 279, 280
- Saison Cinématographique 1970
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinématographe numéro 60
- Cinéma 70 numéro 145
- Positif numéro 115 
Critiques (Public)
Les gouttes de sang du second cadavre pleuvant sur la tartine beurrée de l'écolière, à l'heure du goûter, c'est un grand moment...

Ndlr : vous êtes sûr de votre scène et de votre film. A vous lire, on se croirait dans une production gore
à connotation vampirique. Mes souvenirs de la réalisation de Chabrol sont désormais bien trop lointaines .....


OUI, "les gouttes de sang du second cadavre pleuvant sur la tartine beurrée de l'écolière" est bien une scène du "Boucher". Stéphane Audran découvre à cette occasion le briquet offert auparavant à Jean Yanne.

Un générique caverneux précède un repas de mariage où le boucher local excelle dans l'art de la découpe d'un rosbif de premier choix. L'homme est complexe, évoluant entre rejet du père et traumatisme de guerre, il cherche la paix de son âme dans ces quelques moments passés avec Mademoiselle Hélène, institutrice tolérante et passive devant l'originalité d'un gigot offert à la manière d'un bouquet de fleurs. "Est-ce que vous aimez la viande ?" cette question surprenante insérée soudainement dans un conversationnel sans aucun rapport avec le sujet en cours, démontre la dépendance de Popaul pour une thématique de boucherie, toujours en embuscade dans le quotidien. Cette dérive n'hésitant pas à extérioriser ses visions morbides en pleine boutique devant la clientèle. Il n'y a qu'un seul traumatisme, le sang dans tous ces états, celui d'Indochine et d'Algérie rapatrié dans le métier, entretenu par le crime. Un sang humain et animal d'une odeur identique. Le contact d'une institutrice, cicatrisant à grand peine un chagrin d'amour, apaise momentanément un cauchemar répétitif. Popaul s'offre quelques instants de futur constructif en élaborant l'ébauche d'une conquête possible. La porte des sentiments n'est pas fermée pour cet homme positionné dans une zone de non retour, la contemplation d'actes moraux génère l'exécution de comportements naturels généreux. Claude Chabrol embellit un parcours cinématographique plus ou moins symétrique au fil des opus d'un contexte campagnard existentiel, isolé des lumières de la ville. Le tracteur passe, l'horloge de l'église sonne, les ruraux font leurs courses, une fusion réconfortante s'effectue entre des comédiens ressourcés et des villageois enchantés de l'aubaine de montrer qu'ils existent, en sachant jouer la comédie tout en conservant leurs identités de base. L'œuvre mérite également une attention par l'éclosion d'une sensibilité offerte spontanément au pire des criminels. Le cœur parle et exécute sans contraintes le vœu d'un mourant. JIPI