L'UNION SACREE - 1988

Titre VF L'UNION SACREE
Titre VO
Année de réalisation 1988
Nationalité France
Durée 2h02
Genre POLICIER
Notation 13
Date de sortie en France 15/03/1989
Thème(s)
Drogue -trafic- (Cinéma français)
Pieds-noirs .....
Ambassades, consulats et autres légations (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
ARCADY Alexandre
Chef(s) Opérateur(s)
ALAZRAKI Robert
Musique
GOLDMAN Jean-Jacques ROMANELLI Roland
Renseignements complémentaires
Scénario : Alexandre Arcady,
Pierre Aknine et Daniel Saint-Hamond ....
Distribution : Films Number One

Visa d'exploitation : 68 327

Nota : Roger Hanin n'apparaît que sur une photo .....
Acteurs
BERRY Richard
VILLALONGA Marthe
BRUEL Patrick
ALBERTINI Michel
CREMER Bruno
BRASSEUR Claude
KATEB Malek Eddine
AMADIS Saïd
SAINT-HAMONT Daniel
DACLA Corinne
AMIDOU
GRAÏA Hammou
LAYANI Lucien
BECCARO Thierry
DE GOROS Jean-Claude
ALEXANDROV Constantin
BERRY Maurice
FELLA Christian
VIELHESCAZE Pierre
EL KEBIR Abder
AKNINE Pierre
HANIN Roger
VERY Charlotte
HYGRECK Tom
DIOUF Mouss
DELAHAYE Jacques
Résumé

Un policier marginal de la célèbre brigade des stupéfiants, Simon Atlan, d'origine pied-noir, de religion juive, va se trouver associé avec Karim Hamida, expert dans le contre-espionnage, fils d'Arabe rapatrié d'Algérie, pour former "une union sacrée" luttant contre le dénommé Ali Radjani, un dangereux terroriste intégriste, notoire trafiquant de drogue et qui cache ses répréhensibles activités derrière le statut immunitaire d'attaché culturel d'ambassade...

>>> Excellente interprétation du duo Richard Berry / Patrick Bruel, mais le film déborde constamment d'invraisemblances et de stéréotypes...

Bibliographie
- Positif numéro 338
- Fiche du Cinéma numéro 1015
- Saison cinématographique 1989
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Revue du Cinéma numéro 448
- Cahiers du Cinéma numéro 418
Critiques (Public)
Dans une période où il y a abondance de polars, "L'union sacrée" ne peut que passer inaperçue. Pour un film qui se veut (?) une réflexion sur le terrorisme, le spectateur a plutôt l'impression d'avoir déjà entendu ce refrain ailleurs : répondre à la violence par la violence. A la rigueur, vu au premier degré, çà pourrait passer, mais il ne faut pas chercher plus loin. (Ernst Stavro Blofeld 04/04/89)

Belmondo, vieilli et blasé, se pare d'intellectualisme chez Lelouch ..... Alors arrive la nouvelle garde des flics de choc : Patrick Bruel et Richard Berry, voitures de police et cascades en prime. On prend d'autres têtes et on recommence le cinéma de papa. Pour faire passer la pilule, un alibi culture-confiture : le melting-pot des cultures et des religions, le remake de l'attentat de « la rue des rosiers » ....... A l'arrière-plan, une trame roman-photo de nana "beau-cul" et divorcé "modern style" ..... L'auteur a mis le paquet, le tout est bien ficelé. Cà se regarde, mais la prochaine fois, je ferai un détour ...

« L'union sacrée » .... Voilà un film à ne pas manquer ! de l'action, de l'amour et une complicité entre deux hommes différents de plus, les acteurs sont excellents. Alors, courez tous voir « L'union sacrée », un sacré film...

« L'union sacrée »... l'union entre deux hommes, l'union entre deux religions, l'union contre l'intolérance, l'union contre le racisme, l'union pour la paix l'union, pour l'amour, l'union avec la force, l'union avec l'espoir, l'union vers le respect, l'union vers la foi, l'union sacrée... Ce film est un message d'espoir et d'amour à travers la haine et la violence, contre l'intolérance. Il combat la violence en montrant la violence, mais aussi l'amour.il faut le voir. OLIVIER)

Voilà un film que l'on aurait pas de remords à déconseiller. De bout en bout, c'est un moment bien désagréable. Malgré sa mise en garde en guise de conclusion-de-conclusion (et qui, un comble !, se veut un avertissement contre cette même violence qu'il délègue à ses personnages principaux), le film n'a rien à voir avec un essai contre le terrorisme. Au contraire, c'est une mise en scène dangereuse, à l'appel au racisme et à l'intolérance devient une suite logique, comme la violence fut une réponse à la violence. (D.W.Graphite)
J'ai découvert Patrick Bruel dans ce film ainsi que dans « Force majeure ». Patrick est treès sincère quand il joue. On peut déceler toute la sincérité que possède le personnage ainsi que l'acteur ; c'est un acteur exceptionnel qui donne à ses personnages toutes les émotions qu'il a en lui. Il est certain que c'est un homme que j'aimerai connaître, avec qui j'aimerai discuter et pourquoi pas, m'en faire un ami.

Dans L’Union sacrée (France, 1989), deux flics sont obligés de faire équipe dans une enquête sur un réseau islamiste, qui se finance par toutes sortes de trafics. Le Juif Simon Atlan (Patrick Bruel) et l’Arabe Karim Hamida (Richard Berry) se détestent cordialement. Et pourtant, face à l’intolérance et au fanatisme des méchants islamistes, ils vont peu à peu se lier d’amitié. Dans ce film, le Juif est un peu fou et sympathique, tandis que le flic arabe est sérieux et efficace.
Le commissaire, joué par Bruno Kremer, parle à ses hommes dans un langage direct : « Vous devez vous comporter comme des croisés, chargés de défendre le monde occidental ! Avec ces salauds-là, tous les coups sont permis ! » Il faut comprendre ici que, contre les méchants islamistes qui menacent notre belle démocratie multiculturelle, ce sont les Français de souche qui doivent une fois encore aller au casse-pipe. Les islamistes sont évidemment dépeints comme des bêtes féroces. Ecoutons l’un de ces dangereux tarés, dont le réalisateur a surpris la conversation à la terrasse d’un café : « On va transformer la vie de ce pays en cauchemar. Aujourd’hui on tape ici, demain là-bas. Il n’y a pas d’innocents qui comptent. » Simon est séparé de Lisa, son épouse. C’est une goy, une petite Française bien mignonne qui adore les Juifs, mais qui n’a pu supporter la vie avec Simon, trop gosse dans sa tête. Lisa ne le supporte plus ; en plus, comme elle l’explique à Karim, sa belle-mère a fait circoncire son fils alors qu’elle-même n’a jamais imposé le baptême à l’église. Lisa s’occupe de vernissages et d’expositions dans une galerie d’art. Quand un attaché d’ambassade, un certain Rafjani se présente dans l’exposition de tapis qu’elle a organisée, elle n’hésite pas à le sermonner sur le droit des femmes dans son pays. Elles sont comme ça, les Françaises : moralisatrices, donneuses de leçon, et surtout, ouvertes à tous les vents de l’Orient. C’est comme ça qu’on les aime ! Et Lisa, qui a quitté le Juif, va en effet tomber sous le charme de Karim. Mais il se trouve que ce Rafjani est aussi le chef du réseau islamiste ─ comme par hasard. Le quartier général de ce réseau mafieux a enfin été repéré par nos deux super-flics. C’est un pseudo centre culturel. Les islamistes, qui sont vraiment des gens très méchants, y torturent un pauvre Kabyle en lui fourrant un entonnoir dans la bouche et en lui versant deux bouteilles de whisky dans le gosier. A l’intérieur, apprend-on, « c’est un véritable arsenal ; on se croirait à Beyrouth ». Se retrouvant face à Rafjani, notre flic Karim n’hésite pas à lui lancer au visage : « J’ai honte d’appartenir à la même race que toi ! » C’est comme ça qu’on les aime, les Musulmans : divisés, pleins de rancœur et de honte, et prêts à s’entre-tuer ! Rafjani, qui doit être expulsé du territoire, est vraiment plein de haine : « Je me vengerai, dit-il, même si je dois mettre Paris à feu et à sang. Allah Akbar ! » Autre scène : Lisa, notre petite Française bien mignonne, dîne au restaurant avec Karim. Simon, qui est toujours amoureux d’elle, arrive de manière impromptue : « Tu te tapes ma femme en cachette ! » Toujours impulsif, Simon décide de jouer la partie à la roulette russe : « Tu gagnes, tu gardes ma femme ». Très courageusement, il place le canon du revolver sur sa tempe et tire : clic. Karim refuse de jouer à ce jeu stupide et se lève. Le Juif tire alors en l’air, et là, le coup part : « T’es mort, dégage ! ». Karim, ne partira pourtant pas la tête basse et, très dignement, giflera Simon avant de s’en aller. Et l’on note que, dans ce duel terrifiant pour la femme blanche, le juif et l’Arabe savent rivaliser avec panache.
Mais les méchants islamistes entendent bien liquider ces deux flics trop consciencieux. Ici a lieu une scène d’anthologie du cinéma français. Le restaurant kasher de la mère de Simon est mitraillé en plein jour, comme à Chicago ! Lisa, grièvement blessée, va mourir à l’hôpital. Au cours de la cérémonie funèbre qui a lieu à l’église, Simon, plein de haine et de vengeance, n’y tint plus et sort précipitamment. La cérémonie religieuse catholique est évidemment perturbée (c’est comme ça qu’on les aime !) et Simon s’enfuit. La scène qui suit nous montre Simon priant à la synagogue, avec la kippa et le châle de prière sur la tête. On entend aussi son père prier pour lui dans le restaurant : « Donne-lui la force, donne-lui la rage ! » Po po po ! Le diplomate islamiste est finalement expulsé sans que Simon ait pu assouvir sa vengeance. Devant les caméras de télévision, Rafjani tente encore de se faire passer pour une victime, se plaignant de la dureté de traitement que lui a réservé « la patrie de Voltaire et d’Anatole France, protectrice des opprimés » (ces islamistes sont d’une perfidie !). Fort heureusement, tout ne finit pas si bien pour ce salaud d’islamiste, puisque l’on voit sa voiture exploser dans la nuit, avec la Tour Eiffel illuminée en arrière plan. Le film se termine sur ces quelques lignes qui apparaissent à l’écran : « Simon et Karim ont sans doute rêvé cette vengeance. La loi du talion ne sera jamais une réponse à la violence. Cette histoire est une fiction. La réalité est toute aussi cruelle. » C’est beau, non ? Apparaissent alors les visages du juif et de l’Arabe regardant au loin comme les statues d’un couple de prolétaires soviétiques. Bref, c’est du grand cinéma. C’est signé Alexandre Arcady, qui ne s’est pas foutu de nous. Aïe aïe aïe !