LE QUAI DES BRUMES - 1938

Titre VF LE QUAI DES BRUMES
Titre VO
Année de réalisation 1938
Nationalité France
Durée 1h31
Genre DRAME
Notation 16
Date de sortie en France 17/05/1938
Thème(s)
Mac Orlan (Pierre)
Désertion et déserteurs (tous pays confondus)
Prix Louis Delluc
Ports
Prévert (Jacques)
Malet (Léo)
Autos-tamponneuses (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
CARNE Marcel
Chef(s) Opérateur(s)
SCHÜFFTAN Eugen
Musique
JAUBERT Maurice
Renseignements complémentaires
Scénario et dialogues : Jacques Prévert
d'après le roman de Pierre Mac Orlan .....
Décors : Alexandre Trauner
Distribution : Mondial

Visa d'exploitation : 1141

Nota :

- Prix de la mise en scène Venise 1938

- Prix Louis Delluc 1939
Acteurs
GABIN Jean
MORGAN Michèle
SIMON Michel
BRASSEUR Pierre
BURNAY Jenny
PERES Marcel
GENIN René
LEGRIS Roger
DELMONT Edouard
AIMOS Raymond
LE VIGAN Robert
WAGNER Gaby
WALTER Claude
RAPHAEL
REBE Martial
PELISSIER Raymond
MELRAC Marcel
MALET Léo
Résumé

Sur les quais du port du Havre, Jean, un déserteur de l'armée française, tente de quitter le pays sur un éventuel bateau en partance vers une nouvelle liberté. Sa rencontre avec Nelly, une mélancolique et tristounette jeune femme, vivant sous la coupe de son médiocre tuteur, l'infâme et crapuleux Zabel, sera pour lui le début d'une fatale passion qui le mènera finalement de l'amour à la mort...

>>> Beauté et fascination du réalisme "poétique" de Marcel Carné, dans un inoubliable chef-d'oeuvre du cinéma français qui reste un classique incontournable...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Avant-Scène numéro 234
- Télérama numéro 2190
- Revue du Cinéma numéros 189-466
- Studio numéros 40-44
Critiques (Public)
Un film que tout le monde doit voir. Le symbole de l'amour romantique est résumé dans ce chef-d'oeuvre ..... La distribution prestigieuse permet de retrouver Pierre Brasseur, Michel Simon, Jean Gabin et Michele Morgan ....MARDI 5 JANVIER 1993 CLAUDE LAPORTE

"Quai des brumes", œuvre pathétique de fin de parcours, regroupe dans un microcosme grisaillant toute la tautologie du défaitisme. Du verbe résigné à la pause statique, une faune locale, comprimée par une mer infranchissable, s'entretient par le rhum, le mal de vivre, la lâcheté, la convoitise et l'envie d'un ailleurs, sous la voute d'un soleil absent, perpétuellement recouvert d'une mer de nuages. Les connexions sont méprisantes, acerbes, violentes, désabusées. Les conversations sont courtes, les poings s'activent après quelques phrases. Ces esprits rongés par la démotivation et la haine se provoquent sur une terre lugubre émiettée par une noirceur tenace. Cette ouvre pénible, pessimiste, est d'un esthétisme douloureux, extrêmement travaillé dans son amertume envers la scoumoune, privant quelques marginaux des saveurs d'un monde équilibré. Son message s'avère néanmoins dangereux, sur l'impact négatif qu'elle transporte à travers les âges. Le contenu volontairement désagrégé, d'un environnement en miettes, se répand en lamentations et révoltes incessantes, faisant de ses composants une meute effondrée et revancharde en alternance. Toute cette gâche humaine nauséabonde, regroupée en bord de mer, marquée par le destin, envahit la toile de ses tourments, dans des situations presque fantomatiques, faisant de l'homme une machine à ruer ou à geindre. A voir plus comme un exercice de style, en ignorant impérativement son aspect n'incitant qu'à en finir. Le cinéma de Marcel Carné n'incite pas des personnages auto-suicidaires à sortir de leurs gonds devant l'adversité, mais plutôt d'entretenir par une prose adéquate leurs lentes descentes vers le néant. JIPI