Scénario : Alain Cavalier
Dialogues : Jean Cau .....
Montage : Pierre Gillette
Décors : Bernard Evein .....
Son : Antoine Bonfanti
Distribution : MGM
Produit par Alain Delon
et Jacques Bar .....
Nota : interdit en février 1965, puis censuré de vingt-cinq minutes .....
Quelque part en Kabylie. Thomas Vlassenroot, un légionnaire d'origine luxembourgeoise, tente vainement de porter secours à un camarade blessé, lors d'une violente échauffourée avec un groupe de rebelles. Peu de temps après l'échec du putsch d'Alger en 1961, il déserte ainsi que son supérieur immédiat, le lieutenant Fraser. Ce dernier va le recontacter afin de prolonger une lutte clandestine pour l'Algérie Française, en kidnappant une certaine Dominique Servet, avocate lyonnaise censée défendre la cause de deux combattants du FLN. Pour la somme de 300.000 francs, il accepte de participer à l'opération d'enlèvement et de séquestration de la jeune femme. C'est en fournissant un peu à boire et une cigarette à la captive, que Thomas va se retrouver sous l'injustifiée et stupide menace d'un autre gardien, qu'il devra abattre, se retrouvant assez grièvement blessé à l'abdomen. Il acceptera de la libérer, ainsi qu'un autre détenu, retenu dans une pièce annexe, contre une nouvelle somme d'argent. Soigné superficiellement par un médecin contacté par le second prisonnier libéré, notre déserteur va rejoindre la France, dissimulé dans un discret bateau de pêche qui le débarquera à Marseille. Puis ce sera immédiatement l'achat d'un billet de train en destination du Luxembourg. C'est en gare de Lyon Perrache qu'il prendra la folle décision d'interrompre son voyage pour retrouver son ancienne prisonnière, à son cabinet, mis sous surveillance. Une lamentable erreur, dictée par des sentiments naissants, qui mèneront notre gaillard à sa perte...
- Avant-Scène numéro 41
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéro 745
- Cinéma 1964 numéro 90
- Image et Son numéro 178
- Télé-Ciné numéro 119
- Cahiers du Cinéma numéros 161/162
- Saison Cinématographique 1964
Critiques (Public)
La guerre d'Algérie n'est qu'un tremplin de départ à l'intrigue, et on ne la retrouve plus guère après les séquences inaugurales (combats dans les montagnes kabyles puis images d'archives (?) sur les affrontements d'Alger 1961). On peut se demander si Cavalier a manqué d'audace ou si les "évènements" ne l'inspiraient pas particulièrement. Quoi qu'il en soit, on rate une fois de plus l'occasion d'aborder de front la Blessure. Recentrons-nous sur le sujet retenu par Cavalier : la blessure d'un homme (remarquablement campé par Alain Delon on retient aussi l'apparition brève mais marquante de Maurice Garrel en époux de l'avocate). Rien à redire sur le traitement de ce sujet : le portrait de l'homme est très réussi, son désarroi de départ (cf. son attitude tres militaire malgre sa désertion : il continue à saluer d'un garde-à-vous impeccable le lieutenant en civil), son faux jeu de vrai-dur, son énergie de survie et enfin sa chute. La caméra de Cavalier est en constant mouvement et ses cadrages très Nouvelle Vague. Si j'osais la référence (allez, osons...), je dirais que c'est un cinéma entre les premiers Godard et Melville. (ELIE ELIE)