UN SINGE EN HIVER - 1962

Titre VF UN SINGE EN HIVER
Titre VO
Année de réalisation 1962
Nationalité France
Durée 1h45
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 13
Date de sortie en France
Thème(s)
Blondin (Antoine)
Alcoolisme et autres beuveries (Cinéma français)
Audiard (Michel)
Réalisateur(s)
VERNEUIL Henri
Chef(s) Opérateur(s)
PAGE Louis
Musique
MAGNE Michel
Renseignements complémentaires
Scénario : François Boyer
d'après le roman d'Antoine Blondin .....
Dialogues : Michel Audiard
Assistant-réalisateur : Claude Pinoteau
Décors : Robert Clavel
Distribution : Comacico

Visa d'exploitation : 25 634
Acteurs
GABIN Jean
BELMONDO Jean-Paul
FLON Suzanne
ROQUEVERT Noël
FRANKEUR Paul
DORZIAT Gabrielle
ARNOLD Marcelle
RAIMBOURG Lucien
FONTANEL Geneviève
DIEUDONNE Hélène
DALIBERT André
MERCEY Paul
PETRI Hella
MARGOLLE Sylviane
BOUILLAUD Charles
GUERINI Camille
COFFINET Anne-Marie
GOBIN Gabriel
VERNER Hans
FRANCOMME Edouard
HELL René
KEARNS Bill
Résumé

La rencontre tonitruante d'Albert Quentin, ancien marin du fameux corps expéditionnaire au Tonkin, devenu hôtelier et de Gabriel Fouquet, aventurier sympathique et farfelu qui tous deux ont en commun une débordante et permanente joie de vivre et une irrésistible propension à la dive bouteille...

>>> Première et unique rencontre entre le solide Jean Gabin et le décontracté Jean-Paul Belmondo où, chacun de son coté, joue aux monstres sacrés (confirmé et débutant) avec une tranquillité remarquable et bienvenue. Le film quant à lui peut laisser sur sa faim... ou sa soif, bon nombre de spectateurs plus exigeants...

Bibliographie
- Ecrans de France numéro 279
- Cinéma 62 numéro 68
- Films et Documents numéro 180
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
Un film magistral sur l'ennui de la vie quotidienne et les rêves d'exotisme, sur la difficulté d'être jeune et d'être vieux. Le passage de témoin entre Gabin et Belmondo ("t'es ma jeunesse !").

L’esprit ibérique se délocalise en terre pluvieuse. Un état second livre fiestas et corridas à un vieux soldat, éteint par le bonbon du soir. Dix sept jours de beau temps en été rivalise en vain avec un soleil perpétuel ranimé au picon bière, sur une terre venteuse, n’offrant que la belote et le pastis comme chemin vers les étoiles. La parole donnée est lézardée par la fougue d’une jeunesse refusant dans un premier temps de traverser le corridor d’un ennui profond. Le jeune régénère le vieux, qui le temps d’une soirée, retrouve l’esprit de ses vingt ans voguant sur un Yang Tse Kiang devenu plus mental que féerique. Deux générations, le temps d’une soirée, illuminent un ciel normand désespérément sombre. Un comportement choisi, trop longtemps cumulé, s’applique au mépris d’une faune locale assoupie, ingurgitant du mauvais vin. Le jeune s’entretient par le chagrin d’amour, pendant que l’ancien se régénère à l’écoute de ces férias incessantes contées par ce jeune père aux responsabilités embrumées par la fête. "Un singe en hiver" sorte de "Quai des brumes" désopilant montre l’autochtone de base harassé par l’ennui et les vents incessants. Bloqué par une mer omniprésente qu’il ne peut traverser, il ne survit que par un passé commémoratif, la cueillette du bigorneau et la déferlante estivale parisienne. L’œuvre est cynique, la différence entre ces deux nostalgiques et ces légumes endormis est appuyée, presque blessante, irrespectueuse entre un monde méprisant l’autre en s’octroyant par ses perceptions un droit de cuissage intellectuel. Le petit peuple, privé d’une véritable conscience, répète inlassablement sa médiocrité, sur un site désolé, brusquement réveillé par la délivrance d’un excès que l’on ne peut reconduire, une sorte d’orgasme de lumière avant de s’enfoncer dans un long hiver. JIPI