C'est du haut de l'aérienne colonne Vendôme, sur la célèbre place éponyme, que l'efficace Claude Chavasse, un réputé détective privé de la capitale, mitraille avec son appareil photo un couple séjournant au Ritz, un des plus prestigieux hôtel parisien, surtout prisé par une clientèle internationale. C'est en effet un richissime homme d'affaires yankee, Frank Flannagan, bien campé dans la cinquantaine, réputé pour ses frasques mondaines et ses conquêtes féminines, qu'il traque assidûment pour le compte d'un mari jaloux qui soupçonne son épouse d'infidélité américaine. Ce dernier, venu au domicile de Chavasse, dans une tranquille rue du 5e arrondissement, prendre des nouvelles de l'enquête menée par notre fin limier hexagonal, convaincu par les clichés compromettants, n'a plus qu'une idée en tête et en cartouche, occire l'impudent suborneur sur le lieu même de son forfait, dans la suite numéro 14 du fameux établissement hôtelier. C'est là qu'intervient miraculeusement la virginale Ariane, fille de notre détective privé qui, au courant par indiscrétion et curiosité des nombreuses affaires de son paternel et qui s'est découverte quelques faiblesses pour le lovelace d'outre-Atlantique, décide d'empêcher la terrible vengeance maritale. Après qu'un premier appel téléphonique à l'hôtel échoue lamentablement, ainsi qu'un second au commissariat de police le plus proche, notre demoiselle choisit de se rendre sur place. 

>>> Bienheureux remake d'une oeuvre tournée dans les années trente par PAUL CZINNER , en trois versions différentes (allemande, anglaise et française), ce petit chef-d'oeuvre d'humour et de finesse, proche des suaves comédies d'un Lubitsch inspiré, enchante et ravit par la subtile dramaturgie amorale de notre couple hors normes, les nombreuses annotations humoristiques et discrètes sur le sentiment amoureux, la jalousie et les aléas de la séduction, avec en prime un trio d'acteurs exceptionnels (Cooper/Hepburn/Chevalier), l'étonnant John Mac Giver en mari trompé et un impossible quatuor tzigane.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)