1692, la puritaine communauté villageoise de Salem, dans l'état du Massachusetts, voit sa relative tranquillité profondément perturbée par la terrible accusation lancée par un groupe de gamines envers quelques membres de la collectivité rurale de la région. Tout commence lorsqu'une crédule domestique noire voulant apaiser les tourments affectifs d'une enfant malheureuse du décès de sa mère, lui fait croire à de courtes retrouvailles visuelles avec cette dernière, lors de quelques incantations nocturnes (à connotation vaudou) et que d'autres fillettes s'y joignent, en forêt et en transes, par curiosité et mimétisme infantiles. Ce sera aussi l'occasion pour la rouée Abigail Williams, âgée de dix-sept ans, de pouvoir accuser de sorcellerie Elisabeth Proctor, auprès de laquelle elle officie comme servante et dont le mari, prénommé John, avait succombé à ses évidents charmes et qui désormais l'évite et la rejette. Une hystérie collective emprunte de suspicion et de délation provoque bientôt la formation d'un tribunal d'exception et la venue du puissant député gouverneur pressé d'éradiquer ces insidieux troubles moraux et politiques. Afin de sauver son épouse de la pendaison, John Proctor avoue sa relation passée avec la jeune domestique, quitte à se mettre en délicate situation...
>>> Avec comme solide soubassement scénaristique, l'excellente pièce d'Arthur Miller, écrite pour dénoncer l'intolérance politique et l'ignominie morale du maccarthisme, la magnétique présence d'acteurs irradiés de conviction par leurs rôles respectifs, de percutants dialogues concoctés par Jean-Paul Sartre lui-même, on se retrouve rapidement en présence d'une œuvre magistrale, foncièrement inoubliable, longtemps invisible sur nos écrans et projetée avec bonheur au 30e festival "Il Cinéma Ritrovato" de Bologne en juin 2016, dans une magnifique copie entièrement restaurée...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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